Ces chiffres montrent qu’il existe une douzaine de sports dont la crédibilité est plus entamée que celle du cyclisme.


On imagine que les fans de cyclisme se réjouiront de voir leur sport apparaître seulement en 13ème position dans ce classement des cas de dopage et de corruption, loin derrière les sports américains, mais aussi l’athlétisme, le football ou le rugby. Ils auront tort et raison à la fois et nous allons vous en détailler les raisons.

Cela fait maintenant 5 ans que nous vous proposons ce baromètre qui ne prend en compte que les cas révélés par les fédérations ou la presse et parmi lesquels nous ne retenons que ceux liés aux athlètes de haut niveau ou professionnels.

Cette antériorité de 5 années aurait pu nous inciter à définir des tendances. Malheureusement elles n’apparaissent pas clairement, en ce qui concerne les cas de dopage relevés en cyclisme. 17 cas, toutes disciplines confondues ; on est dans les mêmes valeurs que ces dernières années : 6 cas constatés au sein d’équipes World Tour et Conti professionnelles, c’est 2 de moins que l’an passé, mais c’est 3 de plus qu’en 2016. Concernant le cyclisme sur route, on reste toujours au-dessus d’une dizaine de cas pour chacune des 5 dernières années. On pourra toutefois se réjouir qu’aucune affaire de corruption ne vienne ternir à ce jour notre sport. On sait que le cyclisme ne génère pas de gros volumes d’argent engagés notamment dans les paris en ligne, contrairement au football ou au cricket par exemple.

Car pour la première fois, le MPCC a également comptabilisé cette année les cas de corruption, qui englobent aussi bien les malversations financières que les matchs truqués. Ces cas, révélés le plus souvent par la presse, portent fortement atteinte à la crédibilité du sport, au même titre que les cas de dopage. Sans être aussi nombreux, les cas de corruption sont loin d’être négligeables puisque nous avons recensés 136 (tous sports confondus) durant l’année 2018. Une corruption relevée dans une cinquantaine de pays mais qui semble se concentrer sur une douzaine de sports.

Les affaires de corruption sont donc beaucoup plus éparpillées sur le plan géographique que les affaires de dopage. D’une manière générale, les principaux pays dont la crédibilité sportive est largement entamée restent les mêmes que l’an passé : Les Etats-Unis, la Russie et l’Inde peuvent invoquer la taille et la population de leur pays. Cet argument n’est pas recevable pour l’Italie (37 cas de dopage en 2017, 39 cette année) et la République Dominicaine (31 cas l’an passé, 29 cette année – essentiellement des joueurs de baseball).

Le nombre de cas de dopage révélés publiquement dès l’ouverture d’une procédure disciplinaire ou lors de la prise de sanction, augmente progressivement année après année (près de 600 cette année). Cela ne veut pas dire que les sportifs se dopent plus qu’avant, cela signifie en revanche que les fédérations sont de plus en plus nombreuses à traiter publiquement leurs cas de dopage, comme n’importe quelle autre décision disciplinaire. On constate aussi que la rigueur d’une politique antidopage s’accompagne souvent d’une communication plus transparente sur ce sujet. Il y a 5 ans, une vingtaine de fédérations seulement révélaient publiquement leurs cas de dopage. Elles sont aujourd’hui une cinquantaine à le faire. Il reste aux fans de cyclisme à admettre que c’est aussi pour cette raison que leur sport s’éloigne depuis 2016 du carré des sports numériquement les plus touchés par les affaires de dopage ; seule véritable tendance qui s’est encore accentuée en 2018.