A l’issue du premier trimestre, le MPCC a relevé seulement 4 cas de dopage dans le cyclisme professionnel, la plupart décelés à l’échelon Continental. Face aux nouvelles techniques de dopage, notre mouvement espère également que toutes les parties prenantes de notre sport restent actives dans la lutte contre ce fléau.

Après une année 2024 mouvementée pour le microcosme de l’antidopage, depuis les contrôles positifs des leaders du tennis mondial Jannik Sinner et Iga Swiatek aux tensions politiques entre l’Agence mondiale antidopage (AMA) et son homologue américain (USADA), les trois premiers mois de cette année ont attesté d’un calme relatif. L’AMA est en plein processus électoral pour sa présidence – le Polonais Witold Banka est favori à sa propre succession – et doit, dans le même temps, faire face au refus de l’administration américaine de verser sa quote-part (3,6 millions de dollars) au budget de l’instance, qui était de 52 millions de dollars en 2024. Même si l’instance de contrôle de l’antidopage affirme que son action ne serait pas mise en danger, cette tension témoigne de la difficulté à maintenir l’unité dans un combat central pour la crédibilité du sport.

Pour sa part, le Comité international olympique (CIO) a élu pour la première fois une femme, de surcroît africaine, à sa tête : l’ancienne championne olympique de natation Kirsty Coventry. Par son passé d’athlète de très haut niveau, la Zimbabwéenne s’était déjà engagée en faveur des sportifs et dans la lutte contre le dopage en intégrant la Commission des athlètes du CIO avant d’en devenir sa présidente entre 2018 et 2023. La plus jeune présidente de l’histoire de l’institution a souvent tenu un discours de responsabilité, notamment envers les jeunes athlètes. « C’est important d’avoir ces conversations avec eux et de leur dire « tu es très bon et tu n’as pas besoin de ce truc en plus », avait-elle déclaré quelques mois après avoir conquis la présidence de la Commission des athlètes.

SE DONNER LES MOYENS D’ÊTRE ACTEURS DE LA LUTTE

L’élection de Kirsty Coventry à la tête du CIO peut donc susciter l’espoir d’un changement dans le monde du sport : à la fois pour l’écoute des sportives, dans un milieu encore très masculin, pour la jeunesse, dans le but d’un exercice sain du sport et ce quel que soit le niveau, mais aussi pour le continent africain, où le sport est un puissant vecteur d’ascension sociale et de promotion des pays par leurs champions.

Financer les contrôles, le combat contre la triche, c’est être acteur de la lutte antidopage. Prendre position sur la santé physique et mentale des athlètes, surtout les plus jeunes, c’est aussi être acteur de la lutte antidopage. Le MPCC n’a jamais cessé de l’être depuis sa fondation en 2007 et a maintenu un état de vigilance permanent en communiquant fréquemment avec les instances qui régissent le cyclisme professionnel (UCI, ITA, AMA entre autres), en entreprenant des actions (tests de cortisolémie sur les courses), en tenant un discours sans concession face au dopage.

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SEULEMENT 4 CAS EN CYCLISME

Les Chiffres de la Crédibilité sont ainsi un condensé de cette veille contre la triche, non seulement pour le cyclisme mais pour le sport en général. Au premier trimestre, nous avons recensé plus de 180 cas de dopage et de fraude sportive (constats de carence, corruption de sportifs ou d’arbitres, etc.) dans la presse, auprès d’agences nationales antidopage et de fédérations internationales. Près du quart de ces affaires concerne l’athlétisme (43 cas) et le premier trimestre 2025 a confirmé la part de plus en plus importante du MMA (13 cas). Pour notre sport, seuls 4 cas ont été relevés chez les professionnels, dont 3 en lien avec l’établissement d’un passeport biologique étendu aux Continentales par la Fédération portugaise.

Garder la lumière allumée

En l’espace de six mois, l’Adop – l’agence antidopage portugaise – a déjà confondu six coureurs mais la plupart du temps bien après la période incriminée, exposant ainsi les limites de la lutte. C’est une preuve que celle-ci ne doit pas cesser et, au contraire, être consolidée. A ce titre, le MPCC s’est réjoui de la réactivité de l’UCI quant à l’interdiction de l’inhalation de monoxyde de carbone et espère désormais que l’AMA prenne le relais pour étendre à tous les sports cette décision, d’autant plus que la pratique présente un risque majeur pour la santé. Notre mouvement espère également que l’ITA, responsable de la plupart des contrôles dans notre sport et doté d’un pouvoir d’investigation, se penche sur ces nouvelles méthodes de dopage et s’assure du respect par les équipes de la règle UCI de non-utilisation du monoxyde de carbone.

Conscients de ces réalités, les acteurs de terrain que sont les équipes, les coureurs, leurs agents, les membres d’encadrement, les organisateurs de courses doivent renforcer leur engagement dans la lutte contre le dopage et pour la sécurité des coureurs, par des actions de prévention, par une attitude et un discours responsables. Que ceux qui sont membres incitent leurs collègues à faire le choix de nous rejoindre pour travailler à une plus grande crédibilité de notre sport.

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