Les membres du Conseil d’Administration du MPCC se sont réunis, en visio-conférence, le 11 décembre 2020. En premier lieu, le Président du mouvement, Roger Legeay, s’est réjouit de la motivation et de l’implication inaltérée de ses membres à l’issue d’une année 2020 particulière.


Corticoïdes : On progresse !

L’un des sujets principaux de ce Conseil d’Administration concernait l’interdiction par l’UCI de l’usage des corticoïdes. Cette interdiction, initialement promise pour le 1er janvier 2019, n’est toujours pas en vigueur à ce jour. La lutte contre l’usage des corticoïdes est un cheval de bataille du MPCC depuis de nombreuses années et le règlement interne du MPCC, depuis sa création, s’inscrit en ce sens. Les membres du mouvement, depuis treize ans, s’agacent et s’inquiètent d’être les seuls à appliquer une réglementation stricte et transparente sur la cortisolémie. Le Comité exécutif de l’AMA a récemment décidé d’interdire toutes les formes injectables de glucocorticoïdes à compter du 1er janvier 2022. C’est une avancée dont le MPCC se réjouit. Le mouvement continuera cependant, en 2021, à organiser des tests de cortisolémie dans l’attente de 2022.

En ce qui concerne l’année en cours, le MPCC a diligenté 449 contrôles de la cortisolémie durant la saison, tous sans anomalies. D’une manière plus globale, le mouvement souligne que les équipes adhérentes ont toutes respecté le règlement interne du MPCC.

 

Cétones : ça n’avance pas !

L’inquiétude des membres du Bureau du MPCC sur l’utilisation détournée des corticoïdes n’a d’égale que leur inquiétude au sujet de l’utilisation, quant à elle non-détournée, des cétones. Sur ce point, les avancées sont timides. L’UCI, par la voix de son Directeur Médical, a confirmé à notre mouvement qu’elle recommandait de ne pas utiliser les cétones et c’est un premier pas. A ce jour, les cétones ne sont cependant pas sur la liste des substances et méthodes interdites par l’AMA. De leur côté, les membres du MPCC, sur les conseils de leurs médecins d’équipe, ont donc pris la décision de s’engager formellement à ne pas utiliser les cétones, et demandent, de la même façon qu’avec les corticoïdes, à ne pas être les seuls à s’astreindre à cette réglementation stricte. Considérant que les cétones peuvent améliorer les performances, mais aussi qu’elles présentent potentiellement un danger pour la santé des coureurs qui les utilisent, en raison des effets secondaires, cette substance pose un problème et continuera de poser problème de façon encore plus marquée à l’avenir si aucune décision ferme n’est prise.

Le MPCC ne veut pas que le cyclisme renvoie l’image d’un sport où il est autorisé d’utiliser des substances dangereuses pour la santé des coureurs et s’étonne qu’il n’y ait pas consensus sur ce point. Le MPCC va donc faire une requête dans ce sens auprès de l’AMA. L’inscription des cétones au Programme de Surveillance de l’AMA permettrait de simplifier l’obtention de ce consensus. Cependant, le MPCC se réjouit que le Programme de Surveillance de l’AMA ait inclus cette année une étude sur l’ecdystéroïde – les membres du mouvement sont préoccupés par les possibles utilisations de cette substance aussi dans le cyclisme.

 

Aderlass : ça n’avance pas vraiment !

Le Conseil d’Administration du MPCC s’est aussi interrogé sur l’évolution de l’enquête concernant l’Affaire “Aderlass”. Contacté par le MPCC pour sensibiliser l’UCI à l’importance de ce dossier, son Président M. David Lappartient a répondu que le CADF avait procédé à plus de 800 ré-analyses d’échantillons collectés entre 2013 et 2019, lesquels n’ont pas révélé la moindre présence de substances interdites par l’AMA. M. Lappartient reconnait que « la lecture de ces résultats ne permet toutefois pas de tirer de conclusion hâtive. Dans tous les cas, l’ensemble des échantillons concernés continueront à être conservés pour d’éventuelles ré-analyses futures, si les circonstances venaient à le justifier. »

Le MPCC prend acte de cette situation, mais réaffirme qu’il restera vigilant sur cette affaire qui a jeté une lumière crue sur la difficulté de notre système antidopage à demeurer au plus près de la réalité.

Le MPCC et ses membres, qui représentent 68% des équipes de première et deuxième division, s’estiment légitimes à tenir un rôle de lanceurs d’alerte : c’est l’une des raisons d’être du mouvement. Mais le MPCC se doit aussi d’assurer que l’alerte se maintient dans le temps. Les membres du Bureau, lors de ce Conseil d’administration du 11 décembre, se sont montrés déterminés à maintenir ce cap.