En 2020, notre baromètre de la crédibilité révèle que le cyclisme est le 8ème sport mondial au nombre de cas présumés de dopage. L’an dernier, il était classé en 5ème position.
La pandémie mondiale et ses effets négatifs sur l’organisation des contrôles antidopage rendent plus complexes l’interprétation annuelle de notre baromètre de la crédibilité que nous proposons pour la 7èmeannée de suite.
L’Agence Mondiale Antidopage (AMA) ainsi que de nombreuses fédérations internationales ont reconnu qu’elles n’avaient pu maintenir le même rythme de tests antidopage effectués lors des années précédentes, concernant notamment les contrôles « hors-compétition ». Un grand nombre d’épreuves ayant été annulées ou reportées (à l’image des Jeux Olympiques de Tokyo), le nombre de contrôles « en compétition » a mécaniquement diminué lui aussi. Il n’est donc pas étonnant de constater une baisse sensible du nombre de cas révélés publiquement, au cours de l’année 2020, par rapport aux années précédentes : 18,6% en moins par rapport à l’an passé et pratiquement 30% en moins par rapport à 2018 (tous sports confondus).
Dans ce contexte, les 113 cas révélés pour l’athlétisme ont de quoi surprendre car, jamais auparavant sur notre baromètre, le dopage dans ce sport n’avait atteint de tels scores. A contrario, en baseball, 19 cas ont été sanctionnés en 2020, alors que ces dernières années, ce sport US naviguait entre 60 et… 108 procédures annuelles. Principale explication : en raison de la pandémie, sur les 162 rencontres prévues en MLB, seulement 60 matches ont eu lieu.
Les États-Unis restent cependant toujours en tête de notre classement (pour la 5ème année consécutive), devant la Russie, dont l’exclusion de toutes les grandes compétitions pour les deux années à venir a été entérinée par le Tribunal Arbitral du Sport (TAS), en décembre. En Europe, l’Italie et le Royaume Uni demeurent les deux pays les plus nettement touchés par les révélations de dopage en 2020.
D’une manière générale, et souvent en raison du contexte lié à la pandémie, les cas révélés ont été moins nombreux dans les sports traditionnellement les plus impactés. C’est valable pour le cyclisme qui sortait en 2019 d’une année en rupture avec les précédentes, avec un bilan de 32 procédures révélées (plus du double par rapport à l’année précédente).
En 2020, le cyclisme a enregistré l’ouverture de 18 procédures, concernant des athlètes de haut-niveau (toutes disciplines et genres confondues). C’est peu par rapport à la saison précédente, c’est beaucoup par rapport au contexte dans lequel s’est déroulé la saison cycliste, raccourcie de plusieurs mois, avec un nombre de contrôles sensiblement moindre.
Concluons ce bilan 2020 par un chiffre encourageant : parmi les cas de dopage présumés, seulement 3 cyclistes (hommes) appartiennent à des world teams ou pro teams (contre 8 l’an passé). Jamais depuis la naissance du World Tour, il y a 15 ans, ce nombre n’avait été aussi faible.