Suite à sa lettre ouverte du 6 octobre, le MPCC considère la réponse apportée par l’AMA comme un affront à l’égard de ses membres et à leurs engagements défendus depuis 10 ans.


Comme de coutume à la veille de la présentation officielle du Tour du France, les membres du Mouvement Pour un Cyclisme Crédible (MPCC) se sont réunis à Paris ce lundi 16 octobre 2017. Aujourd’hui ce sont 65% des équipes de première et deuxième division mondiale qui sont membres du MPCC. Le mouvement se félicite du respect de ses règlements internes suivis sur la base du volontariat. Il y a un an, nous nous réjouissions de l’implication irréprochable de nos membres : l’état d’esprit demeure le même. Cette volonté commune d’agir pour la crédibilité du cyclisme a été chaudement constatée quand les membres du Conseil d’Administration se sont accordés pour adresser le 6 octobre dernier une lettre ouverte à l’Agence Mondiale Antidopage (AMA), pour notamment renouveler les demandes d’interdiction des corticoïdes et du tramadol. Ce combat est mené par le MPCC depuis de nombreuses années maintenant.

Le MPCC a reçu une réponse de l’AMA que les membres du mouvement considèrent irresponsable.

Cher Roger,
Merci pour votre lettre du 5 octobre 2017.
L’AMA est bien consciente des problèmes que vous mettez en lumière par rapport aux glucocorticoïdes et au Tramadol. L’Agence a d’ailleurs des contacts réguliers avec des experts et d’autres acteurs de ce sujet, notamment la Fondation Anti-Dopage du Cyclisme (FADC), et l’Union Cycliste Internationale (UCI).
Au sujet des glucocorticoïdes, vous pourrez remarquer que …
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La littérature internationale et tous les experts endocrinologues consultés par le MPCC affirment que les corticoïdes améliorent la performance. M. Olivier Niggli, Directeur Général de l’AMA, répond pourtant à notre lettre ouverte : « Les données scientifiques indiquent que les effets sur la performance des corticoïdes sont plutôt limités, et que, dans la plupart des cas, l’utilisation de corticoïdes dans le sport est nocive pour les performances. »

M. Olivier Niggli déclarait le 8 mars 2017 : « On n’en est à un point où il nous faut ouvrir un nouveau débat sur les corticoïdes ». La nécessité d’un débat semble ne plus avoir lieu d’être pour l’AMA.

Le mouvement regrette également que l’AMA considère qu’il « n’y a pas lieu d’interdire le Tramadol » invoquant pour seul motif des « raisons pratiques ».

Enfin, le MPCC signale l’absence de réponse de l’AMA sur les suites données à l’Opération Puerto. Nous déplorons n’avoir reçu aucune réponse claire à nos questions. Nous n’acceptons pas cette réponse, nous la jugeons incompréhensible et considérons que c’est un affront :

• Pour nos athlètes qui se sont soumis depuis dix ans à près de 3 000 dosages de cortisolémie sur la base du volontariat

• Pour nos médecins qui sont unanimes sur le bien fondé de nos démarches

• Pour nos partenaires fidèles depuis de nombreuses années

• Pour tous les membres de notre mouvement

Respectez notre engagement en nous apportant des réponses scientifiques et non pas politiques !

Dans ce contexte le MPCC accueille, avec de grandes attentes, l’élection de M. David Lappartient à la Présidence de l’Union Cycliste Internationale (UCI).

Figuraient dans son programme deux mesures qui rejoignent la philosophie du MPCC et de ses membres :

• Une cortisolémie anormalement basse nécessite huit jours minimum d’arrêt de la compétition

• Faire interdire les corticoïdes en compétition au 1er janvier 2019

Les 45 équipes professionnelles membres du MPCC collaboreront avec l’UCI pour remplir ces deux objectifs. En ce sens, le MPCC souhaite évidemment garder son droit de présence au Conseil du Cyclisme Professionnel (CCP) à titre d’observateur.

Fraude technologique : des contrôles efficients et systématiques

Sur le sujet important de la fraude technologique, le MPCC répète que tous les moyens doivent être systématiquement mis en oeuvre et toutes les technologies possibles exploitées pour juguler la suspicion, et tous ces efforts doivent être davantage portés à la connaissance du public pour une meilleure image de notre sport. A minima sur les plus grands évènements, le MPCC demande que soient contrôlés de façon efficiente et systématique les vélos de tous les coureurs soumis par ailleurs au contrôle antidopage (3 premiers coureurs et 2 coureurs tirés au sort, plus le leader pour les courses par étapes).