Le MPCC milite depuis plusieurs années pour l’interdiction de l’utilisation du tramadol en compétition. Eclairage sur les problèmes que soulèvent ce médicament.


Antalgique de niveau 2, le tramadol provoque des effets secondaires indéniables et nombreux. Parmi ceux-ci, des vertiges qui affectent la sécurité des coureurs, que ce soit celui qui a subi le traitement mais aussi ceux qui l’entourent dans un peloton. Ce médicament puissant n’est pas à considérer comme un produit améliorant la performance, mais il fausse la perception de la douleur et impacte à terme la santé de l’athlète.

Au sein du MPCC, les médecins des équipes membres se sont engagés à ne pas prescrire de tramadol à leurs coureurs. Le Dr Maurizio Vicini, médecin de l’équipe Androni Giocattoli, va plus loin : « Même pour des non-sportifs, je n’en prescris pas à cause des effets indésirables ! » Le mouvement, tout comme l’UCI, a plusieurs fois appelé l’AMA à faire figurer le tramadol sur la liste des produits interdits. L’agence a inscrit le médicament à son programme de surveillance mais il ne figure toujours pas au rang des substances bannies.

Comme l’explique le Dr Arthur Molique, médecin de l’équipe Cofidis, un souci de récupération des athlètes se pose et la solution au problème du tramadol ne réside pas seulement en son interdiction : « L’augmentation de toutes les contraintes de course, avec des arrives tardives, des arrivées compliquées où l’on met du temps à quitter le site et avec des transferts longs, tout cela décale d’autant la prise en charge à l’hôtel avec les massages, l’heure du repas. » Le sommeil du coureur étant un élément clé de sa récupération sur une course par étapes, l’utilisation d’hypnotiques ou de somnifères pose débat.

Enfin, lors de la réunion des médecins d’équipes MPCC du 17 octobre 2016, ceux-ci ont exprimé une inquiétude : les médecins de l’organisation des courses sont souvent amenés à utiliser le tramadol pour soulager un coureur sollicitant l’assistance médicale. Le MPCC appelle ainsi l’AIOCC à faire le nécessaire afin que le tramadol ne soit plus utilisé en compétition par les médecins des organisations.

Dans l’attente d’une issue favorable, qui serait d’enfin obtenir de l’AMA l’interdiction du tramadol en compétition, les médecins d’équipes MPCC maintiennent leur engagement de pas prescrire ce médicament à leurs coureurs.