Au MPCC, la question des AUT ne se pose pas quand il s’agit d’infiltration de corticoïdes. La mesure est automatique : le coureur se voit prescrire huit jours minimum d’arrêt de travail. C’est efficace et suivi à la lettre par les membres du mouvement.


L’article 9 du MPCC est clair et existe depuis la création du mouvement en 2007.

Cette particularité réglementaire est l’un des points qui font l’essence du mouvement et pousse ses membres à s’engager auprès de celui-ci.

IL STIPULE QUE :

> Les AUT seront obligatoirement validées par le médecin responsable de l’équipe.
> Tout coureur qui, du fait de son état de santé, nécessiterait un traitement de cortisone par voie générale : orale, rectale, intramusculaire ou intraveineuse se verra obligatoirement prescrire un arrêt de travail et de compétition de 8 jours minimum.
> Ces traitements de cortisone par voie générale comme rappelés ci-dessus seront obligatoirement validés par le médecin responsable de l’équipe.
> La reprise de compétition se fera sous réserve d’une vérification de cortisolémie normale.
> Les infiltrations de corticoïdes, qui ne requièrent pas d’AUT, seront obligatoirement validées par le médecin responsable de l’équipe, qui prescrira obligatoirement 8 jours minimum d’arrêt de travail et de compétition et un contrôle de cortisolémie.
> En cas de cortisolémie anormalement basse, la reprise de la compétition se fera après 8 jours de repos minimum supplémentaire et retour à la normale de la cortisolémie.

« Les corticoïdes peuvent être utilisés de manière légitime si vous en avez besoin, mais il faut alors prendre un temps de repos pour guérir, éclaire Anko Boelens, médecin de l’équipe Giant-Alpecin. C’est une façon licite de traiter les problèmes de tendon, par exemple, mais si vous avez besoin d’en utiliser, alors vous devez prendre huit jours de repos avant de courir. Le plus important dans tout cela, c’est que nous voulons éliminer les zones d’ombre. Certaines personnes pourraient penser que nous nous mettons en position de désavantage. Mais je ne vois pas cela de cette façon, parce que je pense que cela apporte de la clarté et nous donne des limites claires à ne pas dépasser en compétition. En outre, les systèmes mis en place par l’AMA sont là pour empêcher les gens d’abuser du système, mais afin d’éliminer tout doute, nous, chez MPCC, avons nos propres règles. »

MPCC a demandé ces dernières années et à plusieurs reprises à l’AMA de mettre les corticoïdes sur la liste des produits interdits, ainsi que le tramadol. A ce jour il n’y aucune avancée envisagée. Des demandes ont été faites aussi à l’UCI pour appuyer notre démarche et considérer qu’une cortisolémie anormalement basse nécessitait un arrêt immédiat de la compétition.

Pour rappel depuis 2010, MPCC – en collaboration avec la FFC et la LNC – a effectué 2315 contrôles de la cortisolémie dont 659 en 2016. 13 arrêts de compétition ont été signifiés. Aujourd’hui encore, le MPCC invite les équipes à adhérer, à épouser sa philosophie et à s’engager sur la base du volontariat à respecter ses règles, claires, immuables, plus strictes que celles des instances internationales.