Le concept de l’année zéro, qu’est-ce que c’est ?
Après l’affaire Armstrong, on s’est retrouvé nombreux à vouloir se mobiliser. Ceux qui n’en faisaient pas encore partie ont trouvé dans le MPCC, un lieu qui permettait de s’exprimer, avec à la clé une prise de décision crédible. Ce n’est pas de la philosophie. La volonté de tous, c’était de regarder vers le futur. Mouvement « pour… », ça veut bien dire l’avenir. Le passé, ce n’est pas notre mission – d’ailleurs, on n’en a ni les moyens, ni le mandat – c’est le rôle de la police, des instances, de l’AMA, des tribunaux… Nous, notre objectif, c’est de rendre notre cyclisme crédible pour les mois et les années à venir. Qui sont les décideurs ? Ce sont les managers d’équipe. En plus de la réglementation, il ont des moyens d’agir : suspendre ou licencier un coureur, ne pas engager n’importe qui… Des sélectionneurs nationaux peuvent aussi faire des choix. Là, on parle du futur, pas du passé. Les équipes qui se sont engagées avec le MPCC le sont aussi vis-à-vis de la presse, des sponsors, des fédérations… La force, surtout, c’est notre nombre. L’ampleur est considérable et le point de départ de tout ça, c’est le 1er janvier 2013. Tout ce qu’il y a eu avant est en dehors du champ de compétence de notre mouvement, même s’il faut souligner que pour certaines équipes, le respect des règles du MPCC est effectif depuis maintenant six ans. On va maintenant pouvoir observer la diminution des contrôles positifs, les tricheurs vivront dans la peur du licenciement, de ne plus pouvoir retrouver de travail. Tout du moins dans les équipes du MPCC : c’est ça la différence. L’adhésion, c’est un engagement aux yeux de tous, en toute transparence. C’est pourquoi je pense que tout le monde va le respecter. Depuis le 1er janvier, c’est parti ! Preuve en est avec les contrôles de cortisolémie qui se sont bien passés sur Paris-Nice.
Que répondre à ceux qui s’indignent de voir des équipes ayant des casseroles rejoindre le MPCC ?
On n’est pas un tribunal. Nous n’avons pas cette vocation. Nous n’avons aucun pouvoir judiciaire et l’adhésion est basée sur le volontariat. Les équipes qui ont eu des problèmes, c’est leur passé, leur histoire, elles devront peut-être en répondre devant les instances compétentes. Mais si elles ont à nouveau des problèmes cette année et à l’avenir, elles devront aussi rendre des comptes au MPCC, à la presse, au public, aux sponsors…
Aujourd’hui, sur leur bonne foi, nous avons plutôt envie de leur dire « Bienvenue dans le MPCC. Venez avec nous et respectons ensemble des règles très strictes. » Je préfère avoir un MPCC auquel des équipes adhèrent pour respecter un engagement plutôt que de les rejeter. On est là pour compléter le rôle de l’AMA à qui nous réclamons depuis longtemps des sanctions plus sévères en cas d’utilisation de produits lourds. Dans le vélo, tout le monde réclame des durées plus longues, concernant les suspensions. Quant aux équipes du MPCC en période probatoire, elles ont un an pour se mettre en conformité avec les conditions que nous avons fixées.
Qu’attendez-vous précisément de ces équipes en période probatoire ?
Qu’elles respectent leur engagement : les managers ont donné leur parole, devant tout le monde, en assemblée générale. Si une équipe commet un écart de conduite, Toutes les autres équipes, les sponsors, les fédérations pourront dire, via le MPCC : « Vous avez porté atteinte à notre image ». Leur légitimité est réelle, car notre mouvement s’appuie sur des éléments très concrets : un règlement c’est concret, un engagement c’est concret. Un contrôle positif c’est concret, un licenciement consécutif à ce contrôle positif c’est concret. Qui, aujourd’hui, propose des choses concrètes ? Le MPCC.
Peut-on imaginer qu’à terme, toutes les équipes rejoignent le MPCC ?
Imaginons que ce soit le cas : alors tout le monde suivrait les mêmes règles. L’important est de retenir qu’il serait incontestablement mieux pour la crédibilité de ce sport que l’ensemble du peloton suive des règles plus strictes. Plus il y aura de membres, mieux ce sera. Avant cette date clé du 1erjanvier 2013, on nous faisait le reproche de ne pas avoir beaucoup d’équipes. On est d’abord passé de 7 à 11 et aujourd’hui, les équipes sont quatre fois plus nombreuses. Il y a aussi des sponsors institutionnels comme LCL et PMU – sponsors du Tour de France – qui disposent à présent d’une voix lors de l’Assemblée générale du MPCC. Des fédérations ont également accès à nos réunions. Tout cela change la donne et accentue la crédibilité du mouvement.